
Face à lui, le capitaine Joseph-François de Montesquiou se moque bien du code guerrier et abat le prince d’une balle de pistolet. Le cynisme ne s’arrête pas là et la dépouille de Louis est promenée sur une ânesse. Sur son passage, on s’en moque avant que le corps ne soit finalement exposé, et ce deux jours durant, sur une table du château de Jarnac. Enfin, on remet la dépouille au duc de Longueville qui prend soin de faire inhumer le prince de Condé à Vendôme, dans la nécropole de ses ancêtres Bourbon.
La postérité fait de lui un héros, au XVIIIe siècle on se souvient encore de sa geste. Alors, en 1770, le comte de Jarnac, Charles Rosalie de Rohan-Chabot, fait ériger un monument à son honneur sur lequel est gravé le vers emphatique « Ô plaines de Jarnac, Ô coup trop inhumain », extrait de de la Henriade de Voltaire, une épopée (c’est-à-dire une poésie narrative).
Le monument détruit à la Révolution est rebâti en 1818 sur la volonté du Conseil général de la Charente. Pour l’occasion, l’Académie des Belles Lettres est sollicitée pour choisir les mots dignes de rendre hommage au héros, les voici : « Ici, d’une mort horrible tomba, l’an 1569, à l’âge de 39 ans, Louis Condé de la Maison de Bourbon qui dans les arts de la guerre et de la paix n’eut pas son égal.
Par son courage, ses talents et son habileté, il soutint l’éclat de sa naissance. Ce guerrier était digne d’un meilleur sort. »