En bref

Catégorie

Patrimoine industriel & artisanal

Thème

Savoir-faire

Commune

Sigogne

Four à chaux

Le sol charentais est très riche d’un calcaire datant d’une période située entre le Jurassique supérieur et le Crétacé inférieur. Naturellement, les Charentais en usent depuis des siècles pour leurs constructions, une signature géologique qui donne aux villes et villages de la région cette blancheur et cette luminosité caractéristiques.

Lorsque ce calcaire ne sert pas à équarrir des blocs de pierre, il est brûlé pour produire de la chaux, nécessaire à la fabrication des enduits, mortiers, peintures, capable de renforcer l’isolation des constructions et ingrédient clé de la bouillie bordelaise, indispensable traitement préventif contre le mildiou, maladie fatale aux vignes !

À Sigogne, deux fours à chaux ont été redécouverts au début du siècle, dans les bois, route de Rouillac. Ils sont datés de la seconde moitié du XIXe siècle. Les archives départementales, soigneusement étudiées par l’association Sigogne Environnement Patrimoine, ont révélé le nom de leur ancien propriétaire, la famille Pommeraud. Installée comme chaufournier sur la commune depuis plusieurs générations, cette famille vendait sa production dans son magasin, sis rue de Fontainebleau, ce dont attestent des factures de l’année 1872.

L’extraction de la pierre à calciner était simple et rentable si bien que les propriétaires de parcelles exploitaient tous leurs terrains. C’est ce qui explique l’aspect chaotique du paysage qui entoure ces fours. Après avoir dégagé le sol sur une trentaine de centimètres, les pierres calcaires étaient chargées sur un tombereau puis acheminées au-dessus du four, au “gueulard”. Le four fonctionnait en continu afin de maintenir une température située entre 800 et 1000°C. Les ouvriers chaufourniers y versaient avec régularité des pierres calcaires en alternance avec du charbon. Ils devaient veiller à ce que le four soit toujours rempli.

Une fois calcinée, la pierre calcaire devenue chaux était récoltée par les ouvreaux, des ouvertures aménagées à cet effet au bas du four. La chaux était entreposée dans des contenants étanches, conservés à l’abri de l’humidité. L’activité s’arrêtait seulement quelques fois par an, l’occasion de réparer les fours parfois endommagés par leur utilisation intensive, ou de remplacer des briques réfractaires abîmées avant la reprise de la calcination.

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