Lavoir des Sept-fonts

En bref

Catégorie

Patrimoine bâti & vernaculaire

Thème

Tradition

Commune

Saint-Sulpice-de-Cognac

Coordonnées GPS

45.76627,-0.413756

Lavoir de Sept-fonts

Le chiffre sept est souvent symbolique et il est bien difficile ici d’affirmer que sept fonts (comprenez fontaines) alimentent le lavoir sauf peut-être si l’on compte les trois toits qui déversent l’eau de pluie dans le bassin !

Car c’est bien l’originalité du lieu presque entièrement à ciel ouvert. On nomme ce type de construction « lavoir à impluvium », souvenir antique du bassin situé dans l’atrium d’une villa romaine et destiné à récolter l’eau de pluie pour les usages de la maison.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le courant hygiéniste convainc les pouvoirs publics qu’il est temps de légiférer pour améliorer la vie des Français. C’est ainsi qu’une loi de 1852 impose à chaque hameau de disposer d’un lavoir. Ce type de lavoir, couvert et concave, devant lequel vous vous trouvez était préconisé sur les cours d’eau au débit irrégulier, et s’avérait rare en Charente. En effet, la multiplication des lavoirs ne rencontrait pas de réelles difficultés techniques dans la région car les débits relativement constants du fleuve et de ses affluents, ainsi que les nombreuses sources et ruisseaux, permettaient d’alimenter des lavoirs de facture simple, parfois agrémentés d’une pompe à eau ou d’une table en pierre.

À quelques pas du bassin de lavage caractérisé par ses larges pierres obliques, sur lesquelles on frottait et battait le linge, un autre bassin plus petit servait de « rinçoir ». Il permettait aux lavandières de profiter de l’eau pure et claire de la source pour rincer leur linge avant de le faire sécher. Ce lavoir a été restauré par la communauté de commune de Cognac en 2004 et s’inscrit dans l’ensemble de dix lavoirs que possède la commune.

Jusqu’à l’apparition des machines à laver, la lessive – en charentais bughée – rythmait deux fois par an la vie de la communauté. À cette occasion, tout le linge de maison était lavé ce qui explique pourquoi les armoires de nos grands-mères regorgeaient de draps, nappes, torchons et serviettes. Il fallait avoir de quoi en changer pendant plusieurs mois !

Si pour le linge quotidien cette activité était essentiellement féminine, chacun prêtait main forte à l’occasion de la bughée. Les hommes portaient les brouettes de linges sales puis de linge propre, les enfants surveillaient le bétail et la basse-cour qui ne devaient pas salir les étoffes mises à sécher à plat sur l’herbe, au soleil. Ce grand moment réunissant toutes les générations se clôturait par un repas, marquant un temps important de la sociabilité dans les villages et les bourgs.

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