
S’il subsiste quelques traces de l’édifice du XIe siècle dans la maçonnerie (en particulier un fragment d’entrelacs à la base de la partie sud de la façade), une bonne part de l’édifice date du XIIe siècle.
Il est probable que la proximité de la source ait été à l’origine d’un glissement de terrain à la fin du Moyen-Âge, entraînant avec lui toute la partie méridionale de l’église. Cet évènement serait l’origine du mur de soutènement qui permit la création d’une terrasse sur laquelle fut rebâtie la partie sud du chevet ainsi que trois travées voûtées sur croisées d’ogives pourvues de liernes et contrebutées par de gros contreforts implantés de façon irrégulière.
Le gros clocher a été très remanié durant les restaurations du XIXe siècle, entre 1840 et 1848 puis entre 1895 et 1898. Il est tout de même intéressant de rapporter l’histoire singulière d’une statuette de Saint Laurent tenant le gril, objet de son martyr. La statuette classée est datée du XVIIe siècle mais pourrait être plus ancienne. Quoi qu’il en soit, la période révolutionnaire ne fut attendrie ni par le supplice brûlant infligé à saint Laurent ni par la qualité patrimoniale de la sculpture.
Aussi, une âme plus sensible (ou plus pieuse) déroba l’oeuvre et la cacha dans un chai où elle fut à l’abri des destructions, et rendit grâce de ce salutaire sauvetage par d’utiles services. Il semble qu’elle ait en effet servit à caler les fûts pendant plusieurs années…
Elle est finalement réinstallée dans son église au XIXe siècle, époque qui fournit également le nouveau mobilier remplaçant celui détruit à la Révolution. Tout de même, les grilles en fer forgé qui séparent la chapelle méridionale de la nef, fermant le baptistère, sont datées du XVIIIe siècle.