
La façade à pignon, si elle suit un rythme sobre, n’en est pas moins joliment ornementée. La porte d’entrée est lovée sous un portail cintré épaissi de trois belles voussures finement sculptées retombant sur colonnes et pilastres (des colonnes plates engagées dans le mur). De part et d’autre, des arcatures aveugles sont protégées sous des voussures cintrées et décorées.
C’est ce même mouvement arqué qui rythme par cinq fois le second niveau, appuyé sur une corniche ponctuée de modillons. Essayez de repérer ceux à tête humaine, ce motif est assez rare ! Au centre, au-dessus de la porte, est installée une baie. Encore au-dessus, une petite rose perce le pignon.
Sur les murs nord et sud, sur votre gauche et votre droite, vous observez une alternance de cinq contreforts et de baies cintrées. La seule différence entre les deux tient à ce que le bras sud du transept supporte la tour-clocher de cette église à plan en croix latine. Le chevet plat est percé d’une baie géminée (allant par deux).
À l’intérieur, la nef unique progresse vers le transept sous une voûte en berceau très légèrement brisée soutenue par des colonnes engagées et couronnés de chapiteaux au niveau desquels court une frise à motif de damier. La croisée du transept est couverte d’une voûte à croisée d’ogives. Sous vos pieds, reposent depuis plusieurs siècles, des défunts parfois contemporains de la construction de notre église romane !
Ceci nous a été révélé lors de fouilles préventives au cours desquelles les archéologues ont mis à jour des sépultures dont la majeure partie sont postérieures à l’an Mil. Cela n’a rien d’étonnant car la pratique est courante à l’époque médiévale ! Toutefois, il est possible que le site ait connu une occupation encore plus ancienne.
Le cimetière communal mérite d’ailleurs un détour pour quelques tombes du XIXe siècle, dont un petit caveau orné de fresques et daté du milieu du XIXe siècle, ainsi que le tombeau de la famille Ménard et Salmon, signé Petit et Dubreuil, les maîtres d’oeuvre qui l’édifient en 1894.