
Au XVIIIe siècle, la famille des seigneurs Poussard occupe le château et fait reconstruire largement la demeure sur la base d’un ancien castel qui tombait manifestement en ruine ; en effet le droit coutumier imposait aux chefs de familles nobles de « tenir » un château et donc de le reconstruire chaque fois que c’était nécessaire. La reconstruction est confiée à l’architecte Jehan Cosset. Son nom – cité dans un acte notarié daté de 1620 – ainsi que l’achèvement des travaux au début du XVIIIe siècle permettent d’affirmer que le maître architecte connaissait parfaitement le goût de son temps.
Un rez-de-chaussée et un étage notable sont protégés sous un toit à la Mansart percé de lucarnes surmontées d’un arc mouluré. La façade est sobrement soulignée de plates-bandes courant le long des deux étages. À chaque angle du logis, un pavillon carré massif en saillie sur la façade nord porte une toiture imposante à quatre pans reposant sur des mâchicoulis jouant le rôle de consoles.
Un contrat de mariage établi au tout début du siècle suivant, en 1709, permet de se faire une idée de ce à quoi ressemblait l’intérieur du château. Au gré des déambulations dans les pièces, on pouvait ainsi admirer des tapisseries dans le salon et nombre de portraits de la famille dans les chambres.
Des tapisseries de haute et basse lice (respectivement tissées sur des métiers verticaux ou horizontaux) à motifs de verdures ou de scènes de chasse réchauffent les murs et témoignent d’un intérieur confortable et cossu.
Quant à l’extérieur, c’est un véritable havre de paix. Le long du château coule doucement le Collinaud, un affluent de la Charente, qui alimente douves et lavoir et glisse sous le pont permettant d’accéder au château.
Les jardins invitent les curieux à la promenade et au repos car ce site, accessible à tous, abrite la mairie depuis 1954.
Le château, classé Monument historique en 1977, est l’endroit idéal où s’arrêter avant ou après une visite à la petite maison du lin.