
Au XVIe siècle, époque du roi François, le lavoir n’existe pas encore. Il est une source formant un gué dans le “Grand parc”, terrain des chasses royales. Assurément, le passage de l’un des chiens blancs fut un événement puisque hommage fut rendu à cette illustre traversée canine. De loin en loin, le toponyme de gué chien éprouva la patine du temps pour devenir peu à peu gâte-chien.
Le lavoir de gâte-chien prend sa forme actuelle dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les registres des délibérations du Conseil Municipal retracent l’édification de cette installation publique, de plus en plus indispensable dans un siècle hygiéniste. Avant même que ne soit votée la loi de 1851 encourageant la construction de lavoirs dans toutes les communes de France et de Navarre, Javrezac décide le 1er juin 1848 de la construction d’un réservoir à puiser l’eau et d’un autre pour nettoyer le linge.
Une cinquantaine d’années plus tard, l’installation a si bien emballé les habitants que le bassin doit être restauré en 1905. La commune en profite pour le couvrir d’une toiture en zinc, soutenue par une armature d’acier. Depuis l’élévation de la Tour Eiffel en 1889, l’architecture métallique séduit par son coût avantageux et son incomparable modernité. Puis en 1970, une nouvelle pompe vient équiper la fontaine qui sert encore quotidiennement. Mais l’eau courante s’invitant progressivement dans les foyers, fontaine et lavoir sont désertés. L’ancien gué du chien manque d’être gâté faute d’entretien. Alors, en 1992 et 1993, l’ensemble est remis en état et restauré par une équipe de jeunes du village. Depuis, le lavoir est soigneusement entretenu.