Église Saint-Pierre

En bref

Catégorie

Patrimoine religieux

Thème

Savoir-faire

Commune

Javrezac

Coordonnées GPS

45.701782,-0.356836

Église Saint-Pierre

Les baies de l’église Saint-Pierre de Javrezac sont, comme toutes les églises, ornées de vitraux.

Si leur facture classique semble ordinaire, ces vitraux ne sont pas dénués d’intérêt : deux d’entre eux sont liés à un inventeur cognaçais dont le nom est aujourd’hui souvent oublié. Claude Boucher (1842-1913), car c’est de lui qu’il s’agit, a pourtant révolutionné la verrerie moderne !

Il est l’inventeur de la première machine semi-automatique à façonner les bouteilles qui est visible au MCO. Il élabore sans doute sa machine dans sa verrerie du faubourg Saint-Martin à Cognac puis la perfectionne dans celle qu’il occupe à partir de 1903 dans le quartier Saint-Jacques. D’une pierre deux coups, il améliore la santé des verriers et permet d’accélérer et d’augmenter la production de bouteilles.

Ce personnage discret et grand humaniste est également un ami d’Émile Gallé, céramiste et verrier de talent dont on connaît les innovations artistiques sur le verre doublé. Claude Boucher fut fait chevalier de la Légion d’honneur en 1909 et léga avec joie une partie de sa collection d’œuvres d’art à Cognac, sa ville d’adoption.

Désireux d’honorer la mémoire de leur père, Monsieur et Madame James Boucher firent réaliser le vitrail central du sanctuaire de l’église. Il représente la délivrance de Saint Pierre, le saint patron de l’église. Sous la fenêtre nord du chœur, un second vitrail fut offert par cette même famille. Il est dédié à Saint Jean l’évangéliste, en mémoire de leur enfant, et petit-fils de Claude Boucher, mort en bas âge.

Autre curiosité, la rosace de la façade qui figure le bienheureux Monseigneur Moreau, béatifié le 10 mai 1987, lointain descendant d’un enfant de Javrezac et prélat catholique québécois ! Né et mort à Québec, il fut le créateur de plusieurs institutions engagées dans le milieu éducatif. Toute sa vie, il s’engagea avec ferveur dans la lutte en faveur des démunis, des agriculteurs et des ouvriers. Si son souvenir est toujours vif au Canada, il faut bien reconnaître que sa postérité est moins spectaculaire en Charente ! Ce à quoi remédie sans doute ce petit vitrail.

Notons enfin une ravissante petite cloche pesant environ 150 kilos et fondue en 1841 par un forgeron de la rue de Gâtechien. Monsieur Maurice Hennessy (1835-1905) fut désigné parrain de la cloche gravée d’une dédicace “à la bienheureuse Vierge Marie”. Mais la cloche demeure toujours anonyme car nous ignorons tout de son baptême et du nom qui lui a alors été attribué, comme il sied ordinairement à toutes les cloches d’église de France et de Navarre.

Rappelons que depuis le XIIe siècle, la tradition veut que les cloches ne soient ni plus ni moins que de véritables personnalités. Comme tout catéchumène, elles doivent se faire baptiser et reçoivent alors un nom avant d’être aspergées d’eau bénite puis ointes du saint chrême, l’huile sainte.

Sa grande soeur de 700 kilos est mieux lotie car elle se présente dans un texte gravé : « Je m’appelle Alice en souvenir de Madame James Hennessy, décédée à la Billarderie en 1901. Mon parrain a été Raymond Hennessy, et ma marraine, Isabelle Hennessy, tous deux enfants de mes donateurs ».

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