
Les Soeurs de Niort entreprirent donc l’installation une école libre ayant pour maîtresse titulaire et pour supérieure deux Soeurs de la congrégation. Hélas, le confortable héritage avait éveillé l’appétit d’héritiers collatéraux, moins saints que leur aïeule et déterminés à obtenir une part du gâteau. L’héritage fut contesté et amputé mais les Soeurs continuèrent de demeurer à Hiersac, louant successivement différentes adresses à afin de maintenir leur école payante, comme c’était le cas pour la plupart de ces établissements à l’époque. Assurément, l’institution remporta un certain succès.
En 1878, les Soeurs du Saint et Immaculé Coeur de Marie purent enfin s’établir durablement après que les époux Valleteau – Monsieur François Valleteau et Madame Marie Chaigneau, son épouse – cèdent à la congrégation une maison pour servir aux Soeurs, ce dont témoigne encore le fronton du porche.
L’école accueille alors plusieurs élèves dont des pensionnaires comme s’en souvient l’inscription. Mais l’école n’a plus le succès d’antan, raison pour laquelle une nouvelle supérieure est appelée en 1894. Cette dernière souffle un vent nouveau : dotée d’un joli brin de voix et jouant de l’harmonium comme personne, elle entend bien relever l’école.
Alors, elle inaugure le 24 décembre 1894 une fête de l’arbre de Noël avec pièces, chants et distribution de jouets aux enfants de l’école. Le succès est total et “tout le monde s’est retiré enchanté”, ainsi que le rapporte l’abbé Gabriel Tricoire, curé d’Hiersac. Deux ans plus tard, l’école compte plus de trente-cinq élèves, dont sept pensionnaires. Et si la congrégation du Saint et Immaculé Coeur de Marie cède en 1897 sa place aux Soeurs de Sainte-Marthe, l’école se porte relativement bien jusqu’en 1901. Cette année, la loi du 1er juillet entend freiner l’expansion et l’influence des congrégations religieuses, les obligeant à solliciter une autorisation législative. Les membres du Conseil municipal de Hiersac rendent à l’unanimité un avis défavorable quant à la demande d’autorisation de la congrégation en février 1902. Le 30 mai 1903, les Soeurs ferment l’école qui aura perduré un peu plus de trente-cinq années.