
Aux XVII et XVIIIe siècles, les tuiles de Boutiers couvrent l’arsenal de Rochefort aussi que les logis et châteaux durant tout l’Ancien Régime. Outre les tuiles, ces artisans produisent de la chaux, des carreaux, des briques et des faîtages dans toutes sortes de modèles, tout ce qui est absolument nécessaire et agréable au bâtisseur élégant ! L’activité, bien qu’importante, est encore artisanale et les fours appartiennent soit aux seigneurs locaux, soit aux religieux de la commanderie Saint-Antoine ou bien à de riches possesseurs de domaines.
Au lendemain de la Révolution, les choses commencent à changer, aidées par une industrialisation galopante. Au XIXe siècle, la commune compte une quinzaine de fours capables d’atteindre la température de 1500°C nécessaire à la cuisson de l’argile. Puis, au mitan du siècle, la commune connaît une soudaine effervescence. De nombreuses familles ayant quitté la Corrèze, la Creuse et la Dordogne s’installent dans le cognaçais, et notamment à Boutiers. Ce soudain afflux a pour corollaire l’ouverture de commerces et l’augmentation de la main d’oeuvre disponible. Au tournant du XXe siècle, l’une des tuileries ne compte pas moins d’une cinquantaine d’ouvriers.
L’activité perdure, mais s’essouffle. Les années 1950-1960 voient les derniers tuiliers Dumas et Cherlonneix cesser leurs activités.
Un mur de briques, rue du Bois Fouquet, porte encore le souvenir des maîtres tuiliers qui furent, un temps, le poumon économique de la commune.
Un peu plus loin, la ravissante maison Primerose, construite en 1887 et attenante à une ancienne tuilerie, est encore le dernier témoin de l’âge d’or des tuiliers de Boutiers.