Tuilerie Maison primerose

En bref

Catégorie

Patrimoine industriel & artisanal

Thème

Savoir-faire

Commune

Boutiers Saint-Trojan

Tuilerie Maison primerose

Qui dit mur, dit toiture. Signature régionale de bien des régions de France, l’artisanat puis l’industrie des tuiles sont pourtant souvent méconnus. À Boutiers, les archives attestent de la présence des tuiliers depuis le XIVe siècle. Le petit port appuyé sur le Solençon, un méandre de la Charente, était alors nommé le port tuilier. À l’instar des blocs de pierres extraits de Saint-Même-les-Carrières, les tuiles d’argile cuite étaient exportées, essentiellement par voies d’eau, partout où l’on avait besoin d’elles.

Aux XVII et XVIIIe siècles, les tuiles de Boutiers couvrent l’arsenal de Rochefort aussi que les logis et châteaux durant tout l’Ancien Régime. Outre les tuiles, ces artisans produisent de la chaux, des carreaux, des briques et des faîtages dans toutes sortes de modèles, tout ce qui est absolument nécessaire et agréable au bâtisseur élégant ! L’activité, bien qu’importante, est encore artisanale et les fours appartiennent soit aux seigneurs locaux, soit aux religieux de la commanderie Saint-Antoine ou bien à de riches possesseurs de domaines.

Au lendemain de la Révolution, les choses commencent à changer, aidées par une industrialisation galopante. Au XIXe siècle, la commune compte une quinzaine de fours capables d’atteindre la température de 1500°C nécessaire à la cuisson de l’argile. Puis, au mitan du siècle, la commune connaît une soudaine effervescence. De nombreuses familles ayant quitté la Corrèze, la Creuse et la Dordogne s’installent dans le cognaçais, et notamment à Boutiers. Ce soudain afflux a pour corollaire l’ouverture de commerces et l’augmentation de la main d’oeuvre disponible. Au tournant du XXe siècle, l’une des tuileries ne compte pas moins d’une cinquantaine d’ouvriers.

L’activité perdure, mais s’essouffle. Les années 1950-1960 voient les derniers tuiliers Dumas et Cherlonneix cesser leurs activités.

Un mur de briques, rue du Bois Fouquet, porte encore le souvenir des maîtres tuiliers qui furent, un temps, le poumon économique de la commune.

Un peu plus loin, la ravissante maison Primerose, construite en 1887 et attenante à une ancienne tuilerie, est encore le dernier témoin de l’âge d’or des tuiliers de Boutiers.

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