Église Saint-Paul

En bref

Catégorie

Patrimoine religieux

Thème

Art roman

Commune

Bouteville

Église Saint-Paul

En 1025, Hildegarde, dame de Bouteville et épouse de Maynard le riche, seigneur d’Archiac, fait construire l’église prieurale, devenue paroissiale après bien des déboires. Le prieuré était d’importance : il avait sous sa coupe trente-huit communes charentaises et dépendait lui-même de l’abbaye de Savigny, dans le diocèse de Lyon. Après Hildegarde, sa fille Pétronille d’Archiac (née en l’an mil), épouse le comte d’Angoulême et seigneur de Bouteville Geoffroi Taillefer (991 – 1048).

Elle poursuit l’oeuvre de sa mère et fait ajouter à l’église un transept, dont le croisillon du midi subsiste encore. Grâce à ce patronage, l’église fut consacrée en 1029 par les évêques de Saintes, Bordeaux et Limoges. Pétronille fut enterrée devant l’église, où son épitaphe gravée en latin se trouve à droite de la porte. L’église était à son époque composée de deux nefs juxtaposées ; celle du sud était suivie d’un transept, avec clocher sur le carré, et d’une abside semi-circulaire.

Au XIIe siècle, la chapelle sud, dite Chapelle des Princes, fut ajoutée, édifiée sur une crypte. Ses fresques représentant des scènes bibliques datent du XIIIe siècle.

Hélas, il ne reste plus grand chose de cette église construite dans la première moitié du XIe siècle. Ce sont d’abord les Anglais qui la ravagent au XIVe siècle, pendant la Guerre de Cent ans (1337 – 1453). Quelques réparations s’ensuivent mais les Protestants s’acharnent sur le malheureux édifice, en 1569, lors des Guerres de religion (1562 – 1598). En 1624, Louise de Luxembourg (1567 – 1647), fille aînée de Jean IV de Luxembourg, comte de Ligny et de Brienne, fait reconstruire l’église. Avant cela, seuls la nef et le clocher étaient encore debout, et les grands travaux menés par Louis ne les empêchent pas de s’écrouler en 1682.

Quelques ruines pittoresques de ce premier édifice survivent encore à côté de l’église actuelle qui date quant à elle de la fin du XIXe siècle. De l’édifice médiéval du XIe siècle, il reste la porte d’entrée enchâssée dans une profonde voussure, le mur sud avec cinq colonnes aux chapiteaux sculptés de rinceaux. L’entrée actuelle occupe la place de l’ancien transept et la première travée celle de l’ancien carré du transept. À quelques pas de l’entrée, une croix est datée de 1781. Douze ans plus tard, un chêne vert est planté comme arbre de la Liberté à la mort de la reine déchue Marie-Antoinette, en 1793. Bien installé dans le sol à l’arrière de l’église, il a depuis bien grandi et étend aujourd’hui ses solides ramages sur plus de deux siècles d’Histoire.

La façade du nouvel édifice néo-roman, bâti au XIXe siècle, suit un modèle régional proche de celui de la cathédrale d’Angoulême. Il en est de même à l’intérieur de l’église dont le parement en pierre calcaire est uniformément blanchi d’un badigeon de chaux tandis qu’un rehaut d’ocre rouge fait ressortir les jointures. Une charpente de bois au-dessus de la nef cède la place à de belles voûtes d’ogives au-dessus du choeur. L’ensemble a été meublé au XIXe siècle des traditionnelles sculptures de plâtre de saints célèbres. Les vitraux soignés méritent d’être admirés, en particulier les roses qui présentent de belles grisailles.

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